Ils sont environ 500 policiers, en France, à veiller à la sécurité de personnalités considérées par le ministère de l’Intérieur comme menacées. Une nouvelle campagne de recrutement vient de démarrer. Entretien avec le chef du SDLP, le “Service de la protection”.

La police nationale recrute en ce moment les agents qui souhaitent consacrer une partie de leur carrière à la protection des personnalités. Les candidats ont jusqu’à ce mercredi 22 février pour s’inscrire au concours.

Ces gardes du corps dépendent du SDLP, le “Service de la protection” dans lequel ils sont environ 500 à être chargés de veiller sur les personnes potentiellement menacées. Le chef du service, l’Inspecteur général Luc Presson, nous détaille les missions et profils recherchés pour ce métier atypique.

FRANCE INTER : Quels sont les types de profil recherchés pour exercer ces fonctions ?

LUC PRESSON : “Lorsque l’on a à prendre en charge une personne, en fonction de la menace qui pèse sur elle, nous mettons en place un dispositif, dont le module de base est un binôme constitué d’un conducteur de sécurité et d’un officier de sécurité. Les conducteurs de sécurité sont chargés de conduire les véhicules, et les officiers de sécurité sont chargés de protéger la personnalité dont on a la charge.

Ces postes sont ouverts à des policiers déjà en fonction, sortis d’école depuis au moins trois ans. À chaque session, nous avons à peu près une cinquantaine de candidats pour les officiers de sécurité et une trentaine pour les conducteurs de sécurité. La sélection est à peu près à 50 %.”

Quelles sont les épreuves permettant de recruter sur ces deux types de poste ?

“Comme ce sont des policiers, nous étudions leur dossier pour savoir ce qu’ils ont déjà fait au sein de la police et s’ils ont des caractéristiques particulières qui peuvent nous intéresser et qui pourraient être utilisées dans nos missions. Une présélection est faite sur dossier.

Ensuite, pour la sélection des conducteurs de sécurité, nous avons quatre jours de sélection, avec des épreuves sportives – notamment l’endurance et la résistance physique – des épreuves de conduite, des épreuves de tir et un jury final qui décide de choisir ou de ne pas choisir telle personne.

Pour les épreuves de conduite, nous vérifions surtout la capacité du candidat à réagir à une situation, puisque l’objectif, c’est de pouvoir conduire en sécurité la personne. Et celle-ci peut être mise en difficulté parce que l’on a d’autres véhicules éventuellement agresseurs qui peuvent intervenir.

Nous testons donc la capacité à se sortir d’une situation, donc à savoir très correctement conduire. L’épreuve se déroule sur un circuit, la plupart du temps dans une école de police, et nous voyons la capacité à manier le véhicule, à le déplacer, à passer entre des cônes… Toutes les épreuves sont vraiment très rythmées et très professionnelles, liées à la mission.”

Et pour les officiers de sécurité, quels sont les critères de sélection ?

“Pour les officiers de sécurité, la sélection dure une semaine.

Nous avons des épreuves de jour comme de nuit. Elles sont à la fois individuelles et collectives parce que, comme je vous le disais, le minimum est de deux effectifs, mais nous pouvons avoir des effectifs plus nombreux autour d’une personnalité sensible ou très sensible.

Pour ce qui est des épreuves sportives, comme précédemment, nous avons l’endurance physique, la résistance, de la boxe également – parce qu’il faut être capable de défendre la personne – une épreuve aquatique au cas où l’on ait une problématique sur l’eau ou dans l’eau, des épreuves de tir, et des épreuves de conduite, puisqu’il faut être capable de prendre le véhicule.

Et puis, surtout, des simulations, des mises en situation professionnelle : vérifier les acquis du candidat, son discernement, ses réactions et voir comment il serait capable de réagir en tant qu’officier de sécurité potentiel. À cela s’ajoute aussi une épreuve de secourisme et un jury final, à l’oral pour la fin de la sélection.”

Quelles sont les caractéristiques autres que physiques que vous recherchez chez les futures recrues ?

“Il s’agit d’un métier dans lequel il faut être extrêmement discret, et avoir une très bonne présentation, puisque nous sommes auprès de personnalités importantes. Il faut également avoir une capacité de discernement pour pouvoir éventuellement détecter quelqu’un qui viendrait un importuner la personnalité. Nous vérifions donc vraiment tout, jusqu’aux aspects très personnels du collègue.

Les officiers comme les conducteurs de sécurité vont ensuite, tout au long de leur carrière, pouvoir passer des épreuves supplémentaires qui leur permettront d’accéder à des personnalités de plus en plus sensibles et éventuellement rentrer dans un groupe chargé de protéger un ministre important, comme, par exemple, le ministre de l’Intérieur.

Il faut avoir passé un certain nombre de stades pour pouvoir être le plus efficace possible en cas de problème.””

Source : Radiofrance.fr – article écrit le 22 février 2023 par Ariane Griessel

Photo © Maxppp – Alexandre Marchi

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