Une antenne du RAID, l’unité d’intervention de la police nationale, sera bientôt déployée à Cayenne (Guyane). Leur mission est de lutter contre le crime organisé, le grand banditisme, et le terrorisme. C’est cette unité qui va mener des négociations avec des forcenés ou lancer des assauts contre les terroristes. Le service police-justice de RMC a pu suivre une partie des sélections des candidats qui rêvent d’intégrer cette unité d’élite.

Il est 6h30 du matin sur le camp de base du RAID.

Cela fait quatre jours que les candidats sont soumis à des épreuves pour juger de leurs capacités physiques et psychologiques. Ils ont été réveillés en pleine nuit, pour tester leur résistance au vertige. Après quelques heures de sommeil à peine, les voilà de nouveau debout, prêt à affronter une nouvelle épreuve, mais leurs cernes sont visibles.

Quand ils se présentent au stand de tir, ils n’ont aucune idée de ce qui les attend. Ils sont accueillis par Rudy. L’opérateur les reçoit un par un : “Écoute bien les consignes: tu vas faire 20 calories à l’assaut bike le plus vite possible. C’est parti !” explique-t-il à un candidat.

Pendant quelques minutes, lors d’un parcours chronométré, ils fournissent un effort physique intense suivi très rapidement d’un tir à l’arme de poing:

“On cherche vraiment le discernement sur cette épreuve. On est quand même amenés à avoir beaucoup de matériel sur le dos et des fois c’est des situations qui peuvent durer très longtemps. Il faut garder sa lucidité malgré la fatigue” explique Rudy.

Gérer le stress, faire face à la fatigue

Pour le candidat en question, c’est un raté. “Là, il a zéro à l’exercice. Il a traité la cible non hostile (qui ne portait pas d’arme), donc c’est rédhibitoire. On ne peut pas se permettre d’habiliter quelqu’un qui ne supporte pas la fatigue, la pression.” Fatigue, pression: deux termes importants alors que le RAID est l’unité d’élite qui lutte contre le crime organisé, le grand banditisme, et le terrorisme.

Des termes à bannir quand on doit mener des négociations avec des forcenés ou lancer des assauts contre des terroristes.

La suite se passe en extérieur, sous deux degrés… Les candidats patrouillent en binômes, quand ils reçoivent un appel radio: un forcené a pris plusieurs personnes en otage.

C’est l’opérateur Némo qui a conçu cette épreuve: “Elle a pour but d’analyser la technicité des policiers qui postulent pour le RAID. On essaye de faire des simulations qui se rapprochent le plus de la réalité, avec des tirs, des otages”, explique-t-il.

“Ils doivent prouver leur sens policier et leur gestion du stress. On souhaite qu’ils restent sur ce qu’ils ont appris dans la police mais dans une situation qui est dégradée.”

Le RAID, “un aboutissement professionnel”

Si les candidats s’infligent ce traitement, c’est parce qu’ils rêvent de faire carrière dans ce corps d’élite composé de près de 500 opérateurs.

“Le RAID pour les policiers (qui passent la) sélection, cela veut dire “élite”, “esprit de cohésion”: c’est beaucoup une concrétisation, un aboutissement personnel et professionnel de vouloir intégrer le RAID” explique le commandant divisionnaire Philippe, qui gère la formation.

En théorie, tous les policiers avec plus de trois ans d’exercice peuvent intégrer le RAID. En pratique, ce sont plutôt des hommes, issus des compagnies républicaines de sécurité (CRS) et de la brigade anti-criminalité (BAC). Si le RAID recrute cette année, c’est parce qu’une antenne du RAID va s’installer en Guyane, à Cayenne, avec des spécificités. Le capitaine Christian sera le chef de cette nouvelle unité :

“Il y a un climat particulier, une criminalité un peu différente là-bas, avec notamment un afflux massif d’immigration illégale dans un contexte de criminalité organisée assez violent, ce qui nécessite des personnels aguerris, capables de s’adapter”, explique-t-il.

La semaine dernière, ils étaient douze à candidater pour rejoindre Cayenne. Ceux qui seront retenus entameront dès leur sélection un parcours de formation d’un an avant d’intégrer définitivement les effectifs.”

Source : mc.bfmtv.com – article écrit le 18 février 2023 par Lucile Pascanet

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