Alexandra G. : Peux-tu te présenter, ton parcours, ton poste actuel ?

Phil de Paris : Philippe, 49 ans, 25 ans de police sur Paris depuis quasiment le début de ma carrière. J’ai commencé à la DOPC (Direction de l’Ordre Public et de la Circulation) en 1999 en “gardant des portes”. Ensuite je deviens ilotier dans une cité de Belleville (11e arrondissement de Paris) puis un passage dans un GSI (groupe de soutien des îlotiers) sur le même secteur.

J’intègre par la suite la Bac 75N pendant deux ans, je souhaitais quitter les horaires de nuit pour retrouver un rythme moins contraignant familialement, j’ai donc passé et réussi les sélections de la Brigade d’Intervention, je pensais qu’il me serait plus facile d’intégrer la BRI en passant par la BI, mais à l’époque il me manquait une certaine expérience dans le domaine de PJ, notamment la filature. 

Je pars ensuite à la DCRG pendant 2 ans, ce qui me permet d’apprendre les rudiments de la filature, pour prendre mon grade et partir aux FTSI (AAPP à l’époque) je suis obligé de faire un volontariat tout poste Paris qui me mène à prendre mon grade à l’UMIP ou j’ai pu partir effectuer ma formation de formateur. Puis au CGDO, un service qui fait dans la protection, la sécurisation des déplacements officiels ; récupéré ensuite par le GIP.

C’est à cette époque que je retourne à la Brigade d’intervention, pendant 4 ou 5 ans sans passer par les sélections cette fois-ci.

Je suis entré à la BRI depuis 2016, après les événements. Au final, beaucoup de mouvements, beaucoup d’expériences tout en restant sur la Capitale.

A. G : Quel service t’a semblé le plus formateur ?

P de P : Hormis le premier j’ai appris énormément de choses dans l’ensemble des autres.

Cependant le plus formateur reste la BRI par la diversité de ses missions.

A. G : Quelle était ta spécialité au sein de la BI et de la BRI?

P de P : Le tir, J’étais déjà formateur en revenant à l’unité et j’ai continué à la BRI PP.

A. G: Est-ce facile de passer de la BI à la BRI ? Comment on appréhende ce côté “recherche” qui n’existe pas à la BI ?

P de P : Ça n’a pas posé de problème d’autant plus que je bénéficiais d’une expérience en la matière eu égard à mon passage à la DCRG.

A. G : Faisais-tu beaucoup de “judiciaire” à la BRI ?

P de P : Non nous n’avions pas beaucoup de procédure, cependant l’activité judiciaire proprement dite est omniprésente dans ce type de service qui à la base une unité de PJ.

A. G : Quelle intervention t’a le plus marqué, toute brigade confondue ?

P de P : Sur l’Hyper Casher et le Bataclan mais je pense que ce n’est pas nécessaire de rentrer dans les détails car tout a déjà été dit.

A. G : Après les attentats de 2015, la BRI-PP a dû revoir certaines procédures d’interventions. Y-a-t-il eu des formations sur le secours médical d’urgence ?

P de P : Oui évidemment mais je préfère ne pas rentrer dans les détails.

A. G : que retires-tu de ton expérience sur le terrain ?

P de P : J’ai toujours aimé le terrain peut importe l’unité, des missions divers et variées qui te permettent de développer une qualité essentielle dans notre métier, l’adaptabilité.

A. G : Quelle est la part du sport dans le service ? lesquels pratiquez-vous le plus ?

P de P : Une grosse part évidemment mais c’est libre à chaque opérateur de faire comme il veut et ce qu’il veut. il y a parfois des séances de cohésion mais sinon c’est comme on veut.

Bien sûr on est surtout portés sur des sports comme la box, beaucoup de sol, de renforcement musculaire.

A. G : Que dirais-tu à un policier qui veut candidater aux sélections BRI ?

P de P : Eh bien tout simplement de bien se préparer, de s’accrocher, de tenter même si ce n’est pas facile et surtout de faire preuve de pugnacité.

A. G : Y-ta-il des femmes qui se présentent aux tests?

P de P : Oui il y en a mais malheureusement peu, j’imagine que ça ne les intéresse pas ou peut-être n’osent elles pas se présenter.

Les sélections sont rudes, les barèmes sont les mêmes pour l’ensemble des candidats et des candidates.

A. G : A terme, penses-tu qu’un jour les femmes intégreront le service?

P de P : Oui. Et pour preuve il y en a déjà à la BRI Nationale.

A. G : Peux-tu nous parler de ton rôle de formateur ? Est-ce un rôle que tu voulais tenir depuis longtemps ? Une opportunité qui s’est présentée ? Comment prépares-tu une séance ?

P de P : Je suis FTSI depuis 2008. J’étais à la cellule formation de BRI avant de la quitter.

Nous nous occupions principalement de la tactique, du tir, de la mise en place d’exercices etc.

J’ai intégré le groupe formation, les 10, plus par raisons personnelles que par envie.

Néanmoins je ne regrette rien, en étant à la formation j’ai eu l’occasion de plus côtoyer l’ensemble des gars des différents groupe, une expérience très enrichissante.

Pour ce qui concerne la préparation des séances cela dépendait de la thématique.

A. G : : Il faut bien sûr aussi évoquer ton côté “auteur”.

Comment t’est venue l’idée ou l’envie d’écrire un livre sur la BRI ? Pourquoi le choix de la fiction ? 

P de P : Un pur hasard, lié à un coup de colère du à un petit évènement professionnel, je n’ai jamais eu envie d’écrire et encore moins de raconter certains événements de ma carrière.

Initialement j’étais parti sur une idée de Bd, puis la fiction a été une évidence car elle est plus permissive et me permets de mélanger le monde réel et fictif.

Le tome 3 sort en septembre et ça sera le point final de l’aventure BRI ou j’ai modestement essayé de faire une trilogie immersive dans le quotidien personnel et professionnel des opérateurs.

Les deux premiers avaient bien marché ; à suivre pour celui-ci.

A. G : D’autres projets d’écritures après ta trilogie ?

P de P : J’ai beaucoup de projets, peut-être trop, j’ai tendance à me disperser parfois, souvent… je suis sur un projet de scenario pour une mini-série ou je me suis associé avec Gérald D.  créateur de ce projet qui circule déjà en format court sur le net ; TV642.

Il s’agit de raconter le quotidien d’un équipage de Police Secours.

En parallèle j’écris toujours des romans que j’essaye de faire publier.

A. G: Que fais-tu sur le plan professionnel actuellement ?

P de P : Je suis aujourd’hui formateur dans un centre de formation classique en province.

Interview de Alexandra Guerreiro pour FIPN-SDLP

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