FIPN-SDLP : Bonjour Plastick, peux-tu te présenter s’il te plaît ?
Plastick : Bonjour Fabien, je précise que « Plastick » est évidemment un sobriquet, mon surnom.
J’ai 53 ans. Je suis né au Niger et ai vécu de nombreuses années à l’étranger, en particulier sur le continent africain, au fil des mutations professionnelles de mon père qui a servi dans la « Coloniale » toute sa vie.
Je suis issu d’une famille traditionnellement, et depuis plusieurs générations, engagée dans nos armées pour la défense de notre Patrie.
Je te dis cela car, alors que j’étais en quatrième année de droit, je me préparais tout naturellement à passer le concours d’officier des armées.
C’est alors qu’un jour j’ouvre un « Paris Match » consacré à la BRI. J’ai eu le déclic. Finalement, moi, qui souhaitais devenir commando marine comme mon père, je deviendrai membre de la brigade Anti-Commando de la BRI.
J’ai toujours pleinement ressenti qu’il y avait de la grandeur dans le service de son pays parce qu’il y a, en arrière-plan, l’acceptation de nombreux sacrifices.
Et, plus qu’à une personne, à un chef, nous sommes au service d’un pays, à travers la difficile mission qui nous a été collectivement confiée de la protéger.
Que nous soyons un militaire ou un flic. ! Voila l’honorable raison qui m’a décidé d’embrasser cette profession de policier. Je me suis ainsi inscrit au concours d’inspecteur.
J’ai poussé la porte de cette belle et grande Maison qu’est la Police Nationale en 1993.
Le concours dans la poche, la porte d’entrée principale de la Préfecture de Police de Paris franchie, d’autres portes m’ont été offertes « d’enfoncer » dont celle de la BRI.
 
 
F-S : Pour quelles raisons as-tu intégré la Police Nationale ?
P : Je viens d’y répondre dans ta première question.
Je souhaitais servir mon pays d’une manière ou d’une autre. Comme soldat ou comme officier de policier. J’ai choisi de le faire au sein des forces de sécurité intérieure, même si mon premier souhait était l’armée.
Au fil des années, il s’est avéré que le métier de policier était pour moi une vocation quasi sacerdotale. L’on n’exerce pas cette profession par pur hasard car elle requière un haut niveau de conviction et d’abnégation.
J’ai, depuis le premier jour, pour passion mon métier, et je suis convaincu qu’on ne l’exerce pas pleinement et plaisamment sans un sentiment aussi intense.
 
 
F-S : Dans quels services as-tu travaillé ?
P : Mon parcours professionnel est des plus simplistes.
En sortie d’école, j’ai été affecté dans une direction centrale du Ministère de l’Intérieur chargée historiquement du contre-espionnage en France : la DST (Direction de la Surveillance du Territoire), devenue en 2014 la DGSI.
L’académie du renseignement n’était pas ma tasse de thé pour parler trivialement.
Je n’y suis resté que quelques mois pour rejoindre les rangs de la PJ parisienne au Groupe de Répression du Banditisme du SDPJ 92 (Service Départemental de la Police Judiciaire des Hauts de Seine) où j’ai fait mes classes en tentant de triompher des subtilités de la procédure policière.
C’est à cette période que je réalise alors que ce n’est pas à l’école que l’on apprend les ficelles du métier de flic.
J’ai rapidement eu la conviction que le vice indispensable à l’exercice d’un tel métier ne se transmet pas dans des cours polycopiés, ni sur le tableau noir de l’amphithéâtre de l’Ecole Supérieur des Inspecteurs de la Police Nationale.
L’école n’était pour moi qu’un grenier à bavardages.  En cinq années au GRB de Nanterre j’ai assimilé les bases du travail de « péjiste ».
C’était en outre un préalable indispensable pour servir dans une brigade centrale de la Direction Régionale de la Police Judiciaire de Paris.
Puis, comme toutes choses auxquelles nous nous appliquons finissent par arriver, le 1er août 2000, je quitte le « pavillon » (le SDPJ était installé dans une petite maison de ville) pour rejoindre la « maison pointue », le mythique « 36 », le siège de la police judiciaire de la capitale.
Je suis enfin affecté à la prestigieuse BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention), le fameux « Antigang ».
C’est alors pour moi une véritable immersion vers la passion au point de n’en être plus jamais parti.
En plus de vingt années à servir cette unité, j’ai gravi tous les échelons et occupé plusieurs postes. Rentré comme inspecteur de police, je suis aujourd’hui commandant divisionnaire fonctionnel. J’ai travaillé 16 années au sein de la SRI (Section Recherches et intervention) dont dix comme chef d’un groupe opérationnel. Je suis actuellement chef de la Section Appui Opérationnel (SAO).
 

 
F-S : Pourquoi as-tu voulu intégrer la BRI de Paris ?
P : Toute vocation commence par l’admiration. Ce fût mon cas. J’étais littéralement fasciné par les « antigangs », leurs succès, leurs arrestations, en un mot : leurs faits d’armes.
Une phrase aujourd’hui, et selon moi, résume parfaitement l’idée que je me faisais de la BRI alors que j’usais encore les bancs de la faculté de droit de Toulouse.
Elle fût prononcée par notre Ministre de l’époque à l’occasion du 50ème anniversaire de la brigade (en 2014) : ” la BRI, c’est une histoire. La BRI, c’est une exigence. La BRI, c’est une légende.”
Là sont les raisons qui m’ont attiré vers ce service extraordinaire et qui était encore pour moi entouré de mystères. Il fallait que je le vive de l’intérieur.
Et, s’il est donné à peu d’hommes de saisir leur rêve dans sa vie, c’est pourtant mon histoire. J’ai longtemps porté l’espoir de servir au sein de la BRI.
Je me suis délivré de ce rêve en le réalisant en l’an 2000.
 
 
F-S : En quelle année as-tu postulé à la BRI Paris ?
P : Avant d’être admis dans les rangs de la BRI j’y ai effectué préalablement un stage de 5 semaines en immersion. C’était en 1998.
Il m’a fallu ensuite attendre qu’une place se libère. Je faisais partie d’un vivier dans lequel j’ai été choisi deux années après ce stage.
 
 
F-S : Comment se passaient les sélections à cette époque ?
P : Les tests de recrutement et son lot d’épreuves physiques, de tir … n’existaient pas alors. Nous parlions de “cooptation”, terme que je préfère à celui de “copinage” ! Il s’agissait d’un mode de recrutement par recommandation, un recrutement participatif d’une certaine manière.
Les antigangs choisissaient leurs nouveaux membres selon plusieurs critères.
Dans un premier temps le dossier administratif des postulants était analysé à la loupe, sous toutes ses coutures.
S’il était retenu, il était suivi d’un entretien avec le Chef de la BRI, son adjoint, l’état-major du service.
Le staff de la BRI vous questionnait sur vos appétences pour une telle unité, l’intérêt que vous portiez pour la matière judiciaire, ce que vous aviez accompli jusque-là dans vos précédents services d’affectation,et ce que vous saviez du grand banditisme …
J’ai le souvenir que cet entretien poussé s’apparentait presque au questionnaire de Proust lorsque la discussion s’orientait vers votre vie privée en particulier.
 
Cet échange débouchait ensuite sur une immersion de 5 semaines dans un groupe opérationnel. Autant dire qu’il fallait un minimum (et le mot est faible) d’expérience du terrain pour donner satisfaction.
Vous aviez à disposition un véhicule et étiez tout de suite mis dans le bain. La plus grande hantise était de “se faire mordre” sur un dispositif de surveillances.
Cela ne pardonnait pas et vous retourniez, sans autre forme de procès, à la case départ, c’est à dire dans votre service d’origine.
Vous pouviez dire “adieu” à la BRI à jamais. L’on ne vous donnait aucune seconde chance.
Pour le reste, vous participiez aux séances de tir et aux divers entraînements (tactique opérationnelle, varappe, tir aux armes longues …). Vous étiez jugé sur pièce par pas moins d’une trentaine de flics d’élite.
 
Une exigence cependant demeurait à cette époque, et ce depuis la création du service : faire partie de la PJ et avoir fait ses preuves sur le terrain durant au moins cinq ans.
 

 
F-S : Comment as-tu été formé ?
P : A l’instar de ce que j’ai appris au GRB en matière procédurale, je dirai qu’à la BRI j’ai été formé sur le tas. Je suis un autodidacte. J’ai tout appris en pratiquant.
En matière de police judiciaire il n’y a pas de cours théorique ; il faut pratiquer le terrain. Je pensais le connaître un peu  pour l’avoir pratiqué durant plus de cinq ans au GRB.
Le principe de base de toute pédagogie, particulièrement dans notre profession, et singulièrement dans des unités d’intervention, est le drill. Ce dernier s’appuie sur deux choses essentielles : l’exemple et la répétition.
L’exemple se transmet. Il s’enseigne. J’ai la conviction qu’on ne nait pas compétent mais qu’on le devient.
J’ai donc écouté, regardé et ai tenté d’appliqué les instructions de mes collaborateurs à la BRI.
Au fil du temps j’ai écrit ma propre partition ; j’y ai rajouté ma touche personnelle.
Nos aînés nous ont légué un trésor : leur expérience. C’est, pour ma part, le manuel d’apprentissage que j’affectionne le plus. C’est une véritable richesse, c’est le luxe qu’un tel service peut vous offrir.
Aux expériences vécues, s’ajoutent bien évidemment les méthodes d’entraînement mécanique. Cela concerne beaucoup plus le volet « intervention » du métier d’antigang en réalité. C’est une phase essentielle dans une formation qui permet le passage du théorique au pratique.
 
 
La BRI de Paris, dans ses deux missions, le judiciaire et l’intervention, est un service à part. Il est unique en son genre.
Ce que j’aime en lui, et qui en fait son originalité : c’est qu’il est à la fois un espace de rigueur et d’initiative. C’est le fruit de la dualité de sa mission.
Il faut de la rigueur dans l’intervention, de l’initiative dans le judiciaire.
La compétence est accessible à tous ceux qui veulent se donner la peine de la gagner par la volonté, la constance dans le travail et la régularité dans l’effort. De là naît parfois l’excellence. C’est le but recherché dans cette unité.
 
Je me suis appliqué, dés mes premiers pas à la BRI, à suivre les conseils des « sachant » et à les reproduire au mieux.
Dans ce métier, l’investissement reste la source durable de son propre développement professionnel, parfois aussi personnel. Je me suis toujours, coûte que coûte et quelque qu’aient été les circonstances, efforcé d’innover, de parfaire mes actions, d’aller de l’avant et d’être plus ingénieux que mon adversaire.
C’est uniquement en respectant ce crédo que l’on dure dans cette profession et que l’on aime ce que l’on fait comme au premier jour. Je tiens pour évidente ces vérités, c’est peut-être aussi comment j’explique que j’en suis arrivé à continuer d’exercer au sein de la BRI depuis plus de deux décennies… et ayant été recruté sans passer les tests actuellement en vigueur. `
Mais si mes 20 années (et sans doute plus encore) à servir la BRI pouvait s’apparenter à un test de motivation, alors j’aurai au moins passé ce dernier avec succès.
 

F-S : La BRI de Paris, en plus d’être une unité d’intervention au même titre que le RAID, est un service de la Police Judiciaire. Aujourd’hui, et depuis un certain nombre d’années maintenant, en quoi consiste les épreuves-tests permettant d’intégrer ton service ? Et pour quelles raisons ?
P : Depuis une quinzaine d’années, des tests de sélection ont été mis en place pour le recrutement des effectifs de la BRI-PP.
En tant que chef de la section appui ops de la brigade je suis chargé, avec mes collaborateurs de la cellule « Formation », de les organiser.
Ils s’apparentent, pour le volet intervention, à ceux de nos homologues du RAID, et pour le volet judiciaire, à ceux pratiqués par la BRI Nationale.
C’est un astucieux mélange des deux, sans pour autant les copier.
La double mission de la BRI-PP impose, en effet, que les futurs membres de notre service satisfassent aux qualités requises pour accomplir à la fois des missions de police judiciaire et des missions ayant trait à l’intervention.
 
Une première étape consiste dans l’étude des dossiers de chaque candidat, une visite médicale poussée, un entretien avec le staff du service, et avec des psychiatres.
Les candidats retenus peuvent alors se présenter aux épreuves tests qui se déroulent sur une semaine : tirs, filature, épreuves physiques, parcours police, parcours aquatique, parcours évasion, appréhension du vide, multi scénarios, combat au sol, boxe, des épreuves psychologiques, des épreuves de mise en situation pour évaluer la résistance au stress.…
Un grand jury clôture cette semaine de tests.
 
La deuxième étape concerne les candidats qui ont passé avec succès ces épreuves. Ils sont plongés deux semaines en immersion dans les groupes opérationnels pour observation. L’échec est toujours possible.
 
La troisième étape enfin est celle de la formation initiale de huit semaines au sein de la Brigade, et à l’issue de laquelle ils peuvent encore ne pas être retenus. Cependant, s’ils le sont, une période probatoire de six mois décidera de leur sort final.
 
J’ai un avis tranché sur la question et qui peut être considéré comme allant à contre-courant de cette nouvelle génération de policiers qui se doit d’être bodybuildés pour être bons.
Une sournoise sélection qui consisterait à ne retenir dans nos rangs que des sportifs de haut niveau nous priverait de nombreuses personnalités très compétentes.
Des tests basés uniquement sur des critères physiques s’avèreraient être d’une étroitesse managériale néfaste et qui prétériterait gravement aux effectifs du service.
Réduire les policiers que l’on recrute à des gabarits physiques est une pure méprise, une hérésie. C’est ignorer les compétences et les réelles capacités de nos candidats.
Je considère que les exigences d’engagement physique poussées à l’extrême réduisent le policier à la confrontation militaire, alors qu’elle n’a pas lieu d’être.
Il ne faudrait pas que le recrutement des policiers de la BRI fasse la part trop belle aux critères physiques, dans une logique militaire. Je le répète, cette brigade appartient à la Police Judiciaire.
Un antigang n’est pas un militaire. Le policier se situe d’ailleurs à l’exact opposé du militaire. Si le premier préserve la paix, le second fait la guerre. C’est ma conviction.
En vous disant cela, je sais que la grande majorité de mes jeunes collègues ne partageront pas cet avis. Mais j’assume mes propos qui reposent, aujourd’hui, sur de longues années d’observation de ma part.
 
Pour conclure sur cette question « controversée » des tests de sélection, je reviendrai sur la qualité essentielle qui doit primer chez un antigang, selon moi toujours : l’instinct. Celui de l’intelligence investigatrice.
L’instinct, auquel viennent en complément d’autres qualités que l’on tente de déceler chez les postulants lors de ces tests de recrutement (le courage, la disponibilité…), a toute sa place dans l’exercice du métier d’un antigang.
Cet état de l’esprit, celui d’un “chasseur” résonne pour moi comme une évidence pour un policier d’une façon générale, un « péjiste » en particulier.
Pour un membre de la BRI-PP il doit être démultiplié. C’est selon moi le critère premier pour faire d’un policier un bon membre de la BRI.
 
 
 
 
F-S : La BRI dépend de la Direction Régionale de la Police Judiciaire de la Préfecture de Police de Paris. Depuis sa création, le service possède une forte expérience en matière de surveillances, de filatures et d’interpellation de malfaiteurs particulièrement dangereux. Tout le monde a en mémoire l’affaire de l’enlèvement du Baron Empain, la prise d’otages à l’ambassade d’Irak, la traque et la neutralisation de Jacques Mesrine, le « gang des postiches »,  … jusqu’aux récentes interventions anti-terroristes à « l’hyper cacher » ou encore au « Bataclan » que vous avez menées aux côtés du RAID.
Quelle est ta réflexion à ce sujet ?
 P :  Pour le volet “INTER”, La BRI de Paris, aux côtés du RAID, fait partie de la Force d’Intervention de la Police Nationale.
Mais, j’ouvre une petite parenthèse pour expliquer ce qui différencie le plus le RAID de la BRI-Paris.
La différence tient essentiellement à sa dualité de missions. La BRI-PP, comme tu le soulignes dans ta question, est la seule force à cumuler des fonctions judiciaires (filatures, collecte de preuves, interpellations, lutte contre le grand banditisme) et à mener de front des interventions spéciales dans le cadre de la Brigade Anti-Commando (Prises d’otages, forcenés, actions anti-terroristes …).
Ce qui induit ma réflexion selon laquelle la police judiciaire n’a rien de scolastique, contrairement sans doute au métier de l’intervention : la tactique, les séances de tirs … Cette dernière matière est très académique et s’appuie sur des règles plutôt figées même si elles  évoluent en fonction de la ruse de notre ennemi. Cela a un caractère très paramilitaire si j’ose la comparaison.
 
Dans le domaine de la PJ les faits se substituent aux dogmes.
C’est la réalité du terrain qui nous meut, qui commande nos actions. Si la filature est perdue par la plus grande partie d’un dispositif et que seul deux jeunes gardiens de la paix sont encore à vue des braqueurs sur le point de passer à l’action, il va falloir compter sur leurs propres initiatives. Dans le brouillard de nos interventions, il n’y a aucune certitude. Ce qui m’amène à la conclusion selon laquelle les entraînements ne suffisent pas.
 

Tout cela pour te dire qu’un opérateur de la BRI de Paris n’est pas qu’un simple soldat à qui l’on commande de pratiquer telle ou telle action sans presque avoir à réfléchir – je caricature – : pénétrer dans un appartement, faire une ouverture d’angle ou lancer une ou plusieurs grenades offensives … Cela souligne l’importance aussi, chez un opérateur de la BRI-PP, d’y déceler certaines qualités en matière de prise de décision lorsqu’il se trouvera dépourvu d’un chef. C’est ce qui fait la force et la singularité d’un antigang.


 
F-S : C’est un service contraignant. Vous pouvez être sur un dispositif de surveillance, derrière une équipe de braqueurs de 7 à 23 heures, puis être rappelés à 5 heures du matin pour intervenir dans le cadre de la brigade Anti-Commando, sur un forcené ou une prise d’otages. 
Ce métier est-il compatible avec une vie de famille ?
P : Épouser un policier d’élite, c’est accepter, 24h/24, son engagement passionné et exclusif pour la sécurité de ses concitoyens.
C’est un métier extrêmement difficile, contraignant, qui contamine par voie de conséquence votre vie intime.
Il est difficile de faire respecter l’équilibre, souhaité par tous, entre la vie professionnelle et la vie personnelle et familiale. Jongler entre les deux fût un défi que j’ai tenté de relever.
Mais cela ne dure jamais très longtemps. Je ne connais pas de profession qui permette d’harmoniser carrière et vie privée. Le policier, surtout en PJ, n’en fait assurément pas partie.
 
Épouser cette profession c’est souvent, hélas, divorcer de sa femme … de sa famille. C’est notamment le cas lorsqu’on l’exerce avec autant de passion qu’elle exige ou qu’elle déclenche en nous. Ce fût mon cas.
En conclusion : si concilier sa vie de famille et son engagement dans une unité d’intervention de la Police peut sembler un réel défi, que se soit en matière d’organisation du temps et du quotidien partagé, il me semble cependant important de rappeler que l’un peut apporter beaucoup à l’autre.
 
 
F-S : Comment vous formez-vous à l’intervention ?
P :  Il y a trois choses à évoquer me semble-t-il concernant la formation des opérateurs : les entraînements, les exercices et l’expérience de terrain.
Premièrement, faire de la formation constitue logiquement un des leviers, incontournable, du développement professionnel. Mais il n’y a pas que cela.
Nos formations sont essentiellement accès sur la tactique opérationnelle. Cependant il ne faut pas obérer l’importance, en matière judiciaire d’une remise à niveau régulière notamment pour ce qui intéresse les interpellations en voiture, en piéton et les gestes techniques professionnels en intervention (menottage, utilisation de bâtons téléscopiques …) pour ne citer qu’eux.
J’insiste sur le fait que l’analyse des situations et la complémentarité des réponses techniques que l’on doit y apporter est primordiale dans notre profession.
Il est impérativement nécessaire, en cas d’usage de la force, de respecter l’intégrité physique de la personne humaine. Ce respect se traduit par la stricte règle de la proportionnalité définit par la légitime défense.
La formation à l’intervention est dispensée quotidiennement par la cellule dite de « formation » de la Brigade.
Elle est composée de plusieurs formateurs aux techniques de sécurité en intervention. La particularité de ces formateurs est qu’ils ont tous une expérience relativement longue en groupe opérationnel.
Seule la répétition instinctive des mêmes gestes permet au final, selon moi, le processus parfait. Je veux parler du drill. Il possède la vertu de parvenir à l’acquisition de l’aisance dans nos interventions.
Cette méthode d’entraînement et d’apprentissage basée sur la réalisation répétitive d’un même exercice est employée par nos moniteurs.
Nous n’avons rien inventé en la matière. Toutes unités d’intervention procèdent ainsi.
 
 
Deuxièmement, je considère qu’il est indispensable de ramener le réel en formation d’où la participation de nos opérateurs, quelle que soit leur section d’appartenance, à des exercices dimensionnant. Cet outil que représente l’exercice à grandeur réelle a pour faculté de prendre en compte de très nombreux facteurs ignorés lors des entraînements.
Il met souvent en évidence certaines contraintes liées à la réalité des choses, soulèvent des difficultés non rencontrées jusqu’à lors, et parfois aussi développent des besoins jamais ressentis auparavant. Le temps que vous consacrerez à bien dimensionner un tel exercice peut vous faire gagner en temps et en efficacité dans la résolution d’une vraie crise.
 
Enfin, et troisièmement, le meilleur moyen de perfectionner ses compétences et de renforcer ses capacités réside dans la réalisation des missions  qui incombent quotidiennement à notre service. Ce crédo vaut tant pour nos missions réalisées dans le cadre de la Brigade Anti- commando que dans le domaine du judiciaire.
Einstein écrivait que « la connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information ». Je le rejoints. En outre, ne dit-on pas que l’on apprend de ses erreurs ? …
 
 
F-S :  Comment la BRI de Paris est-elle saisie pour les investigations et les interventions ?
P : Concernant les interventions de la BRI dans sa formation anti-commando, à savoir lors de crises aiguës nécessitant la mise en oeuvre de techniques et de moyens particuliers (prise d’otage, retranchement de malfaiteurs ou de forcenés, mutineries de détenus, etc.), c’est le Préfet de police de Paris qui nous saisit .
La BRI-BAC est donc une formation temporaire activée par la Préfecture de Police de Paris à l’occasion d’ événements exceptionnels
 
En matière judiciaire, plusieurs modes de saisine sont envisageables.
 
Il y a d’abord, et c’est le mode que j’affectionne le plus, l’ initiative.
La BRI est un service dit d’initiative. Par opposition à un service dit d’enquête comme l’est la brigade criminelle par exemple, la BRI se saisit d’elle même en général.
C’est elle qui va décider de travailler sur tel ou tel dossier, sur tel ou tel braqueur. Les investigations vont naître d’une information, d’un renseignement transmis le plus souvent par une source.
Le travail d’investigation peut avoir aussi pour commencement la découverte d’un véhicule volé, d’une cache d’armes …
 
En outre, La BRI possède l’une des documentations les plus complètes sur le grand banditisme passé et actuel, qui sert de base à toutes nos enquêtes.
Dans cette grande bibliothèque du crime il est possible de détecter un ou plusieurs malfaiteurs susceptibles de se livrer à nouveau à des actes de banditisme organisé.
Nous surveillons les sorties de prison également et pouvons nous « intéresser » de près à certaines personnes redécouvrant la liberté.
 
Enfin, la BRI est amenée à assister d’autres services de police rencontrant des obstacles majeurs dans leurs investigations. La BRI   réalisera à leur profit les surveillances et filatures utiles.
J’ouvre une petite parenthèse pour préciser que lorsque la brigade criminelle (ou tout autre service de la PJ parisienne) est saisie d’une  affaire d’enlèvement avec demande de rançon, la BRI-PP l’assiste systématiquement en lui prêtant main forte sur le terrain.
 
 
F-S : En décembre 2009, la FIPN (Force d’Intervention de la police Nationale) a été crée. – Qu’en penses-tu ? Y a-t-il eu des changements pour la BRI ?
P : Oui bien sur que la création de la FIPN a eu des conséquences.
Je rappelle que la principale mission de la Force d’Intervention de la Police Nationale consiste à coordonner les actions opérationnelles des différentes unités spécialisées qui la composent.
Ainsi, même si chaque unité spécialisée d’intervention conserve ses compétences, son mode de fonctionnement, et son identité, c’est le RAID qui assure le commandement et la coordination opérationnelle de la FIPN lorsqu’elle est   déployée. Ce fût le cas lors de l’assaut sur l’hyper cacher, porte de Vincennes à Paris.
 
La FIPN, à sa création, permettait également à l’ensemble des unités la composant d’être engagé, en fonction de l’événement, en dehors de leur ressort territorial habituel.
Ainsi, sur ordre du  Directeur Général de la Police Nationale, la BRI-PP pourrait intervenir aux côtés du RAID en dehors de la région parisienne, par exemple.
Ce regroupement des unités d’intervention de la police nous a  aussi permis depuis 2009 de rationaliser et d’accroître l’efficacité de notre riposte face à un ennemi commun en mutualisant nos savoir-faire.
Cela se traduit essentiellement, en pratique, par des exercices communs, des échanges en matière de formation et le regroupement de nos deux unités dans des domaines d’activité spécifiques tels que les tireurs de haute précision par exemple. Et pour reprendre les mots de notre ministre de 2016 je dirai qu’aujourd’hui les « cloisons sont tombées et que les chapelles se parlent ». Si cela peut rassurer certains …
 
Pour conclure je soulignerai que le plus gros changement qu’ai  connu la BRI remonte au 19 avril 2016, lorsque le ministre de l’Intérieur annonce, lors de la présentation du SNI des forces de sécurité, un renforcement conséquent de la BRI-PP par un doublement de son effectif. Ce dernier s’est accompagné d’une dotation en matériels balistiques et en armement conséquente et sans précédent. Cela s’est fait à l’instar des policiers primo intervenant du reste qui ont également pu bénéficié du plan antiterroriste d’un montant  de 17 millions d’euros je crois me souvenir.
 
En outre, la procédure d’urgence absolue adoptée à la même période autorise – en cas de crise majeure ou de crises multiples – l’intervention de toute unité en mesure de le faire en tout point du territoire donc en s’affranchissant du critère de compétence géographique qui s’impose habituellement. Il s’agit là d’une bonne chose, dans l’intérêt de nos concitoyens bien évidemment.
 
 
F-S : Comment se déroule une mission d’investigation ?
P : Tu comprendras aisément que je ne vais pas te dévoiler nos méthodes de travail.
Encore moins te dire comment se déroule une mission d’investigation car elles sont toutes différentes les unes des autres.
Mais comme tu es un collègue, et en toute modestie, je vais te donner quelques conseils en matière de surveillances et filature. Je n’invente rien car c’est l’héritage que mes collègues m’ont légué il y a plusieurs années.
 
Je commencerai par te dire que dans notre métier la surprise joue toujours un rôle fondamental ; non pas celle que l’on subit mais plutôt celle que l’on impose à notre “adversaire”: aux braqueurs de « tirelires » ou de joailleries, aux « saucissonneurs », aux trafiquants et dealers en tout genre. C’est assurément la recette pour réussir avec succès un beau « flag. »
Évidemment ce seul ingrédient ne suffit pas à faire un beau et bon gâteau. J’y rajouterai une dose de patience (La patience, dit-on, n’est-elle pas la vertu des forts ?), une de professionnalisme, enfin une grosse pincée (une poignée même) de discernement et de lucidité.
Il faut également et surtout avoir la foi, y croire et ne pas désespérer. Il faut rester optimiste et ne jamais renoncer, quelques soient les obstacles rencontrés.
Je ne crois pas, en revanche, à la chance dans ce domaine. La réussite en matière judiciaire n’est pas le produit de coups du destin mais plutôt le résultat d’efforts quotidiens et soutenus.
Pour résumer, le succès dans nos affaires judiciaires n’a que deux amis : le professionnalisme et l’obstination.

 
F-S : La BRI de Paris est-elle souvent sollicitée pour des prises d’otages ou des forcenés ? Quel est son rayon de compétences ?
P : Dans sa mission d’intervention, la BRI est aujourd’hui compétente géographiquement sur paris intra-muros. Sa compétence géographique s’étant réduite comme une peau de chagrin depuis sa création. A ses débuts la BRI PP possédait la capacité à intervenir sur l’ensemble du territoire national. Rappelez-vous en 1973 la prise d’otage à Brest.
Le nombre de saisines – que nous nommons « alerte-BAC » – varie selon les années. Il est difficile de donner un chiffre mais je dirai qu’elles évoluent entre 10 et 20 par an, avec des intensités différentes. Je n’ai pas connaissance d’un service d’intervention qui n’intervient que sur le haut du spectre.
 
Dans le domaine judiciaire, La brigade antigang est une brigade centrale de la direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de paris.
À ce titre, elle est compétente à Paris  et dans les départements limitrophes de la petite couronne.
Mais, avec le droit de poursuite, je te dirai que la BRI peut suivre un malfaiteur domicilié à Neuilly-sur-seine jusqu’à Lorient où il déciderait de « taper » une banque.
 
 
 
F-S : L’année 2015 a été marquée par des attaques terroristes en France, à Paris. Je ne reviendrai pas sur l’historique des faits, mais vous avez participé activement à la neutralisation des terroristes à l’hyper cacher et au Bataclan. Peux-tu revenir sur ces interventions ?
P : J’y reviendrai brièvement car ces évènements ont été plus que commentés , tant de l’intérieur par mes collègues de la BRI – et d’autres services de police -, que par les victimes, les témoins, la presse etc …
Du 7 janvier au 13 novembre 2015, en effet, les mois ont été ponctués d’attaques terroristes sans précédent. 2015 restera pour tous, et pour notre pays, «l’ annus horribilis » : la tuerie de charlie hebdo, la prise d’otage à l’Hyper Cacher, l’attentat manqué de Sid Ahmed Ghlam, la décapitation à Saint Quentin-Fallavier, l’attaque du Thalys, puis les attaques sur les terrasses parisiennes, le stade de France, le Bataclan et j’en oublie probablement.
Les deux attaques auxquelles tu fais référence se sont produites à Paris et relèvent donc de la compétence géographique de la BRI-PP.
 
Concernant l’hyper cacher, comme je te le disais, la FIPN ayant été déclenchée, les deux unités d’intervention de la police nationale, RAID et BRI-PP – avec la BI que je n’oublie pas et dont un de ses membres et mon ami a été blessé par balle ce jour là – ont travailler de concert, faisant fi des vieilles rivalités que certains malintentionnés souhaiteraient faire ressurgir.
Cessons de parler de lutte fratricide entre les hommes en noir du RAID et de la BRI ! arrêtons d’imaginer qu’il y a, en coulisse, une espèce de conflit larvé entre ces deux services.
Même s’il existera toujours, et c’est plutôt sain je pense, par-ci, par-là, une querelle d’égo qui reste naturelle, chacun de nous a conscience que l’ennemi est ailleurs, qu’il n’est pas dans nos rangs mais qu’il est commun à nos forces. Sur la porte de Vincennes c’est le RAID qui a coordonné l’intervention conjointe. Ces deux services, unis pour l’occasion dans la FIPN, a fait du bon boulot.
C’est tout ce qui compte à mes yeux. Je voulais juste rappeler qu’en finalité le RAID et la BRI ont travaillé main dans la main en parfaite coordination, en frères d’armes.
Pour les détails de l’intervention, il suffit de lire la presse.
 
Concernant le Bataclan je voudrai juste dire deux choses. Saluer d’abord le courage de nos collègues de la DSPAP qui ont abattu un des terroristes avant l’arrivée de la BRI. Ils ont ainsi permis d’arrêter le massacre.
Ensuite je salue le courage de mes collaborateurs, avec une pensée particulière pour mon ancien adjoint qui était au moment de l’assaut chef d’un groupe opérationnel et qui a été blessé dans sa chaire.
L’assaut de la BRI a été largement commenté, et notamment par nos autorités de tutelle, pour que je ne tombe pas à mon tour dans la redondance inutile.
 
 
F-S : Les attentats terroristes de 2015, et notamment ceux de janvier et du 13 novembre mettent en lumière la necessité de renforcer les unités d’intervention et d’adapter leur action à l’évolution de l’action terroriste vers les tueries de masse. L’adoption du schéma national d’intervention des forces de sécurité, en 2016, est une bonne nouvelle pour les services de la Police Nationale « classique ».
La BRI a formé plusieurs services. Certains ont eu le privilège de bénéficier de votre savoir-faire et votre expérience. Qu’en penses-tu ?
P : Je relève deux éléments dans ta question.
Premièrement, concernant le savoir-faire de la BRI, il est effectivement incontesté dans ses deux domaines d’action.
Je profite de ta question pour rappeler à un public non averti que la BRI de Paris est la plus ancienne des forces spéciales d’intervention de la police nationale.
Elle est également plus ancienne que le GIGN, le corps d’élites de la gendarmerie. Elle a ouvert la voie si j’ose dire. Elle a, de ce fait, effectivement un savoir-faire reconnu dans l’héxagone-même, mais aussi au-delà de ses frontières.
Plusieurs polices étrangères ont adopté le modèle de la BRI-PP. Notre service a été à l’origine de la création des BRI au Liban, au Gabon, en Algérie pour ne citer qu’elles en exemple.
 
Deuxièmement, concernant la formation dispensée par la BRI à d’autres services de la PP je soulignerai en avant-propos que ce qui fait la force de la BRI de Paris, outre ses compétences, son savoir-faire et son expérience du terrain, c’est qu’elle fait partie de la Préfecture de Police de Paris.
Au sein de cette dernière, la BRI est une des composantes de la Direction Régionale de la Police Judiciaire, au même titre que les autres brigades centrales telle la BSP, la BRB, la BC.
En outre, au sein de la PP existent aussi d’autres directions actives de police : la DOPC, la DSPAP , la DILT . Lorsque la BRI est engagée, sur instructions du Préfet de Police de Paris, elle est soutenue dans son action par un certain nombre de services rattachés à ces directions. Je pense par exemple à la Bac Nuit 75, la CSI, la brigade fluviale, l’unité des moyens aériens, la compagnie cynophile … Depuis les évènements tragiques de 2015, la BRI contribue à dispenser régulièrement des actions de formation diverses à ces services partenaires qui peuvent être amenés à travailler à nos côtés, sur les instructions du chef de la BRI toujours, dans leur domaine d’action spécifique.
 

 
F-S : Tu es en charge de la formation aujourd’hui  ?
P : Oui et Non !
Pas directement en réalité. Je suis le chef de la section qui englobe, entre autres groupes, celui de la formation.
La formation des opérateurs est dispensée par les FTSI qui y sont affectés.
La section appui ops que je dirige revêt des missions très diverses. Elle est chargée également de la logistique, de l’armement, des moyens de transmissions, de l’ élaboration des dossiers d’aide à l’intervention, de la technique, etc …
Les médecins de la BSPP comme les dépiégeurs d’assaut du LCPP ou encore le maitre-chien, tous détachés de leur direction d’origine relèvent de la SAO.
 
 
F-S : Tu fais figure d’ancien au service, quel est ton regard sur la BRI aujourd’hui ?
P : Comme toute chose, il y a un «avant » et un « après ». Tout évolue, et j’aurai tendance à avoir la nostalgie du passé, à m’attacher de plus en   plus à mes souvenirs.
Je regrette le temps écoulé, ces innombrables moments vécus et aujourd’hui disparus.
Cette tristesse parfois, cette mélancolie est  cependant vite balayée par cette sensation  de plaisir que j’éprouve à me remémorer ces souvenirs heureux.
 
Comme l’immense majorité des collègues qui m’ont précédé, j’ai  aimé la singularité de ce service.
En poussant cette porte, j’ai découvert un univers nouveau et particulier, une atmosphère incomparable, et avant tout une incroyable camaraderie.
Je l’ai ressenti comme un souffle d’aventure.Je me    suis engagé dans (et pour) ce service avec cette     exigence d’honorer et de poursuivre le travail de nos valeureux aînés qui ont bâti les fondations et la réputation de cette magnifique unité.
Je profite de l’occasion qui m’est donnée de parler de ceux qui m’ont accueillis au sein des seins de la PJ parisienne, pour rendre hommage à leur mémoire.
J’ai une pensée émue pour “Poupou”, “tranber” et, plus récemment encore, pour “Le Kid” qui nous a tiré sa révérence il y a un mois. Ils manquent à tous ceux qui ont eu, comme moi, la chance, le plaisir et l’honneur d’avoir croiser leur route.
Aujourd’hui je ne peux plus rien éprouver d’autre que de la gratitude pour chaque instant que je vis encore à la BRI, pour tout ce que ce service continue de me donner et de m’apprendre.
 
Évidemment que la BRI de l’an 2000 et celle de 2021 est différente par certains de ses aspects : les mentalités, les moyens, les enjeux, le banditisme, tout cela a changé.
Et heureusement parfois.
Je suis de la vieille école. Tu l’auras compris. Et s’il fallait nécessairement dépoussiérer ce décore suranné dans lequel la profession a trop longtemps survécu, mon coeur balancera toujours du côté de la « Police de papa ».
Malgré toutes ces évolutions, les missions de la BRI et son ADN sont restées intactes. C’est essentiel, et Il faut impérativement les préserver.
 
 
 
F-S : Quels sont tes projets pour l’avenir ?
P : Mes projets ? Ils ne sont pas professionnels, au risque de te décevoir.
Je souhaite profiter, quand j’aurai atteint l’âge de le retraite, et sous d’autres cieux – pourquoi pas le Panama, pays d’origine de ma compagne ? des années que la vie voudra bien encore m’accorder.
L’idée est de pouvoir me ressourcer, après l’exercice d’un métier prenant et contraignant, auprès des personnes que j’aime, celles qui m’inspirent confiance, et que j’ai un peu perdu de vue malgré moi.
Je compte bien m’abandonner à mes passions aussi : la lecture, l’écriture,   les voyages, la peinture et la calligraphie. Mais, comme l’on dit, faire des projets c’est prendre l’avenir en otage, alors pour le moment je tente de tirer profit du présent et de ses meilleurs moments.
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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