Dépressif, un sexagénaire suivi par l’association Est Accompagnement ne voulait plus sortir, ce 15 juillet, de son appartement au 2e étage de l’immeuble du 80 rue Saint-Pierre à Metz. Ivre, potentiellement agressif… La police a fait appel à ses collègues du RAID.
 

Rue Saint-Pierre barrée dans le quartier du Sablon à Metz, alimentation en gaz coupée par GRDF au n° 80. Les badauds tenus à distance par la police cherchent à savoir, ce 15 juillet, ce qu’il peut bien se passer dans cet immeuble de six niveaux.
L’action se déroule au deuxième étage, dans l’appartement de coordination thérapeutique qu’occupe Léon.
Suivi par l’association Est Accompagnement (AEA), le sexagénaire refuse d’ouvrir sa porte aux travailleurs sociaux de cette structure qui était encore le Relais Fomal jusqu’en janvier 2019.
« C’est pas un drogué, mais ils ont trouvé des bières dans son frigo (les jours précédents, NDLR)  », dit un de ses potes lui-même logé à cette adresse.
Et il sait de quoi il parle. « C’est moi qui les ai achetées », ajoute le copain qui connaît aussi bien que Léon l’interdit posé par l’AEA sur la consommation d’alcool.
 
« Il ne répondait pas »

Et ce lundi, la molécule cohabite mal avec le caractère dépressif du locataire. « Il m’a appelé sur mon portable (vers 16 h 45, NDLR). Viens chez moi, viens chez moi », raconte le pourvoyeur de bières qui n’a pas pu répondre à la demande de son copain. La pression est passée des cannettes ouvertes par Léon à son esprit.
Devant son agressivité croissante, AEA tente de rentrer dans le logement. Impossible, Léon a changé la serrure et « il ne répondait pas », dit une éducatrice spécialisée. L’association appelle la police qui demande l’unité du RAID de Nancy. Arrivée de sa base de Champigneulles avec trois véhicules, dont un fourgon rempli de son matériel, elle soupèse la situation et intervient en début de soirée. La porte cède et Léon est interpellé vers 20 h 45 sans casse, avant de partir dans une voiture de la sûreté urbaine.
Sans soutien familial, traînant derrière lui un lourd passé judiciaire, le sexagénaire « est fragile », considère l’éducatrice qui le connaît.
« C’est un appel à l’aide », ajoute la spécialiste dont Léon n’est pas le seul centre d’intérêt. L’AEA loue plusieurs appartements dans cet immeuble, « pour proposer un mieux-être à des personnes qui ont eu un parcours de vie chaotique ». Le retour vers un quotidien plus apaisé n’est ni simple, ni linéaire. Léon en est l’illustration.”
 
 
Source : republicain-lorrain.fr – article écrit le 16 juillet 2019 par Fréderic Clausse
Photo © Republicain-lorrain.fr

Author

admin@fipn-sdlp.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!