Au Bataclan comme à Saint-Denis, les agents du Raid ont contribué à mener l’assaut contre des terroristes lourdement armés. Leur unité d’élite vient de fêter ses 30 ans.

En première ligne avec la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) pour intervenir face au commando retranché au Bataclan, le Raid l’était à nouveau ce mercredi face à celui découvert dans un appartement de Saint-Denis. Unité d’élite de la police, elle est devenue un outil indispensable de lutte contre la menace terroriste.
 

Assaut contre Merah, “Human-Bomb”, ou Colonna

Le Raid est à la police ce que le GIGN est à la gendarmerie: une unité d’élite. Il s’est illustré ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme, l’une de ses missions prioritaires avec les interventions contre le grand banditisme et le crime organisé. C’est ainsi le Raid qui a procédé à la neutralisation de Mohamed Merah, le 21 mars 2012. Pour celle d’Amedy Coulibaly, lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher, le 9 janvier dernier, c’est la BRI qui était montée au front (le GIGN opérait en simultané contre les frères Kouachi à Dammartin-en-Goële).
“La mission du Raid est de se confronter à la démence du désespéré, du forcené ou du criminel dans un lieu clos, la folie meurtrière du tueur, ou la barbarie du terroriste”, expliquait à l’AFP en octobre dernier son chef actuel, Jean-Michel Fauvergue. Le Raid était ainsi également en première ligne lors de l’arrestation d’Yvan Colonna, le 4 juillet 2003, et dix ans plus tôt lors de la prise d’otages de “Human-Bomb” à Neuilly-sur-Seine.

Une unité crée en 1985

 L’incorporation au printemps dernier des anciens Groupes d’intervention de la Police national de métropole, basés en province, ont doublé les effectifs du Raid pour les porter à environ 300 agents actifs. Elle a ajouté des antennes régionales au siège historique de Bièvres, en région parisienne, pour un budget dont on sait qu’il dépasse les deux millions d’euros. En moyenne, les hommes et femmes du Raid sont appelés à intervenir 500 fois par an, et dans les cas les plus lourds avec la BRI, comme au Bataclan, à l’Hyper Cacher et à Saint-Denis.
Fondé en octobre 1985 par le célèbre commissaire Robert Broussard et son premier chef Ange Mancini, le Raid avait justifié son existence deux mois après en mettant fin sans effusion de sang à une prise d’otages à la Cour d’assises de Nantes. En 1987, le Raid a procédé à l’arrestation des terroristes d’extrême gauche d’Action directe.

Trois policiers tombés en service en 30 ans

Dans l’assaut de Saint-Denis, cinq éléments du Raid ont été blessés. En 30 ans, seuls trois ont trouvés la mort. Le 31 août 1989, Christian Caron et Fernand Seither ont été abattus lors d’une intervention contre un forcené à Ris-Orangis. Le 16 avril 1996, à Ajaccio, René Canto a été tué lors d’un échange de coup de feu avec des nationalistes corses.
Avant Mohamed Mehra, Amedy Coulibaly et les terroristes de novembre 2015, les hommes du Raid avaient été une première fois confrontés à des hommes refusant toute négociation et résolus à mourir violemment, les islamistes du “gang de Roubaix”. Le 29 mars 1996, retranchés dans un appartement, quatre d’entre eux avaient longuement répondu au Raid par des tirs d’armes lourdes avant de faire sauter à la grenade leur logement. ”

 
Source : L’Express – article écrit le 18 novembre 2015

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