« Petit matin mouvementé, hier mercredi, dans le quartier du Blosne. Trente policiers ont investi les lieux, six jours après des incidents. Des menaces de mort avaient été proférées.
Il fait à peine jour. Une trentaine de policiers débarquent discrètement dans le quartier du Blosne, hier. Les enquêteurs de la Sûreté départementale et du GIPN (Groupement d’intervention de la police nationale), lourdement équipés, se dirigent vers des immeubles place Monténégro, place du Banat, square de Set•bal, square de Bosnie ou près de la place d’Italie.
C’est là que résident des jeunes, soupçonnés d’avoir menacé de mort des policiers, commis des outrages et des dégradations sur un véhicule de la Bac (Brigade anticriminalité), le mercredi 10 juillet (voir Ouest-France des 11 et 12 juillet).
À 6 h 15, un bruit sourd et des cris se font entendre. Les policiers défoncent une porte à l’aide d’une masse et entrent dans un appartement. Des locataires, sans doute réveillés par le bruit, ouvrent leurs fenêtres et s’interrogent. Dans la rue, c’est calme. Quasiment personne ne se promène à cette heure si matinale.
Climat tendu
Quelques minutes plus tard, sous haute protection, deux jeunes sortent d’une tour, menottes aux poignets. La scène se répète un peu plus loin dans une autre rue. Au total, sept hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ont été interpellés puis placés en garde à vue au commissariat. Certains sont connus de la justice. Leurs auditions se poursuivaient, hier, en fin de journée. Ce jeudi, le procureur décidera des suites judiciaires qu’il compte engager.
Les incidents du 10 juillet se sont produits dans un contexte tendu. En 2012, les forces de l’ordre avaient mené des opérations antidrogue dans le quartier.
Un local associatif avait été fouillé en septembre. Les policiers avaient saisi du cannabis, des répliques d’armes de poing et interpellé plusieurs personnes. Depuis, ils occupent le terrain. « Les patrouilles sont régulières », comme le confirmait Patrick Chaudet, directeur départemental de la sécurité publique, en février dernier.
« Cela a dû agacer certaines personnes qui n’acceptent pas que la police surveille de trop près leur quartier », analyse une source proche du dossier. Le 10 juillet, tout a dérapé après un simple contrôle d’identité, comme il y en a souvent.
« À Rennes, les quartiers sont plutôt calmes. On n’est pas habitué à voir des policiers pris pour cible et insultés de la sorte. » Selon les syndicats de police qui avaient réagi après ces incidents, les menaces de mort visaient également les familles des fonctionnaires. « Cela n’est pas acceptable. » »
Source : © Gaïa pour www.Dreuz.info – article du 19 juillet 2013