« À peine plus de douze heures après la venue du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, une équipe du RAID de Strasbourg était dans le quartier de la Petite Hollande de Montbéliard, dans le cadre d’une vaste opération d’interpellations. Dans le collimateur : les possibles auteurs des violences urbaines enregistrées entre les 13 et 19 juillet derniers.
Faut-il y voir un improbable hasard du calendrier ? Dans l’interview qu’il nous avait accordée dimanche, Gérald Darmanin promettait des ripostes aux violences urbaines qui émaillent régulièrement l’actualité du quartier de la Petite Hollande. Le moins que l’on puisse constater c’est que la réactivité est fulgurante.
A peine plus de douze heures après la venue du ministre de l’Intérieur dans la cité des Princes, une vaste opération de police s’est déroulée ce mardi matin, dans ledit quartier.
Quatre cibles avaient été identifiées. Quatre hommes soupçonnés d’avoir participé aux épisodes enregistrés entre les 13 et 19 juillet derniers.
Treize spécialistes du RAID mobilisés, pour une intervention musclée
La personnalité de l’intéressé, sa potentielle dangerosité et son environnement nécessitaient la mise en place d’un dispositif en adéquation.
D’où cette équipe de 13 spécialistes du RAID, venus de Strasbourg.
L’intervention a d’ailleurs été musclée.
À 6 h 40, l’homme âgé d’une vingtaine d’années est finalement extrait de l’immeuble.
Boucliers de protection en avant, les hommes de l’unité d’élite sécurisent la voiture grise dans laquelle est embarqué le suspect pour être conduit au commissariat.
Les trois autres mis en cause, deux jeunes majeurs et un quadragénaire, sont également dans les locaux de l’hôtel de police pour des gardes à vue d’une durée maximale de 48 heures.
À l’issue, ils seront mis en examen ou renvoyés devant le tribunal pour y être jugés en comparution immédiate.
Une option néanmoins délicate au regard d’un précédent…
La dernière fois que le RAID était intervenu dans le quartier de la Petite Hollande pour interpeller l’auteur présumé des dégradations des caméras de vidéosurveillance à l’aide d’un engin de chantier (N.D.L.R. : le 22 novembre), l’issue judiciaire n’avait pas obtenu l’effet escompté.
Le tribunal avait ordonné un supplément d’information et l’auteur présumé, après une brève incarcération, avait été remis en liberté ; il sera jugé le 16 mars prochain.
De quoi singulièrement atténuer l’effet escompté de la fameuse riposte évoquée par le ministre de l’Intérieur. »
Source : estrépublicain.fr – article écrit le 23 février 2021 par Sam Bonjean
Photos © Mickael Desprez