Jean-Michel Fauvergue est  à la tête du RAID depuis avril 2013.

Quelles sont les grands évolutions du RAID depuis sa création ?

Jean-Michel Fauvergue : Le RAID est en pérpetuelle mutation. De chaque affaire, nous tirons des enseignements pour faire évoluer nos techniques, nos protocoles. A l’époque du terrorisme basque et de la traque d’Yvan Colonna, on s’est dotés de moyens de surveillance humaine et technique. Depuis trois ans, nous ne faisons plus de filatures et sommes revenus à notre mission première :  l’interpellation d’individus dangereux en milieu fermé. Le A du RAID, c’est pour l’assistance aux arrestations dangereuses, en particulier aujourd’hui celles de terroristes. Sur 400 opérations dans l’année, 10% sont des arrestations des radicalisés à la demande de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) ou de la SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste).

Le terrorisme devient-il votre spécialité ?

Pour nous, l’an zéro du jihadisme, c’est l’affaire Merah en 2012. Merah a été le premier de ce type d’individus radicalisés auxquels on a été confronté. On a analysé son attitude et étudié d’autres attentats à l’étranger : le terroriste passe par trois phases. D’abord, il choisit une cible hautement symbolique – des militaires et des enfants pour Merah. Ensuite, dans la phase de retranchement, il cherche à marquer les esprits en travaillant sa communication. Puis il passe à la partie offensive où il va essayer de mourir en martyr. Ces types ne se rendent jamais, savent gérer le temps en leur faveur et connaissent nos méthodes… on doit se préparer à toutes sortes d’attaques. Nous travaillons aussi l’hypothèse d’un ou plusieurs tueurs de masse. Au RAID, notre spécialité est l’intervention en milieu clos, mais on se prépare maintenant à l’hostile en mouvement (NDLR : un tueur se déplaçant dans les rues).

 
Quel type d’opérations menez-vous au quotidien ?
Chaque année, nous traitons 80 prises d’otage ou forcenés. Le plus souvent, il s’agit de desespérés qui agissent dans le milieu familial. Notre priorité est toujours de libérer les otages. Huit cas sur dix sont résolus grâce à la négociation. Sinon, nous traitons les criminels dangereux et les terroristes. Avec les radicalisés, les trois profils se confondent.”
 
 
Source : Le Parisien – article écrit le 29 novembre 2015 par V.M

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